Mercredi 11 juin 2025 Ayacucho - Mayocc 78 km D 1002 m

Tut tut ! Toujours une sortie tonitruante de la ville. Ici, nous avons même droit au passage des rivières qui dévalent la pente et traversent la route, éclaboussés par les véhicules de tous genres, les pieds mouillés parce que nous avons mal évalué la hauteur de l’eau. Puis, la route grimpe en lacets, on a toujours l’impression de suivre le chemin du muletier.

Je m’arrête sur le côté pour prendre des photos des briqueteries en contrebas et là qui me klaxonnent et s’arrêtent  ? les policiers touristiques avec qui nous avions fait connaissance hier à Ayacucho. On se serre la pince, et voilà qu’ils me conseillent sur les sites archéologiques à voir absolument dans le coin, soit des détours de plusieurs kilomètres. J’acquiesce pour ne pas les vexer. Et ils repartent, bien ventrus, dans leur 4x4.

Dans l’après midi, nous rejoignons le Rio Mantaro, qui prend sa source au lac Junin et est un affluent de l’Apurimac, qui se faufile entre les collines couvertes de cactées. En fin de journée, le soleil déjà bas, nous traversons un pont et …plus de route asphaltée. M… on grimpe sur une piste caillouteuse jusqu’au village où nous espérons trouver un hébergement. A l’entrée, une marchande ambulante et les commères du quartier nous accueillent. Nous nous ravitaillons en eau. Maintenant, que nous avons quitté les circuits touristiques, partout où nous passons nous sommes une attraction surtout pour les enfants qui viennent nous interroger : d’où nous venons, où nous allons, comment nous nous appelons… Tout le monde est très poli, on nous salue du matin au soir : buenos dias, tardes et noche, feliz viaje. Les gens s’entraident, si l’épicière n’est pas là c’est la pharmacienne qui nous sert ; si l’hospedaje est fermé c’est tout le petit village qui se mobilise pour nous trouver une chambre ailleurs. Et c’est ainsi que cela s’est passé dans ce village. Sy.

Sur la piste des Incas: le Rio Mantaro
Sur la piste des Incas: le Rio Mantaro
Sur la piste des Incas: le Rio Mantaro
Sur la piste des Incas: le Rio Mantaro

Jeudi 12 juin 2025 Mayocc - Anco La Esmeralda 34 km D 1083 m

Départ à 7h du matin à la fraîche pour remonter la rivière couleur d’émeraude, le Rio Mantaro. Nous sommes à  2200 m d’altitude et la météo annonce 28° cet après midi. La route est mauvaise : 50% de piste et 50% d’asphalte avec des trous énormes. Le paysage est beau, beaucoup de cultures le long de la rivière : papayes, bananes, ananas, tomates, et toujours des patates, du maïs et des arbres fleuris : tulipiers, daturas, poinsettias. Dommage, il faut garder la tête dans le guidon ou plouf c’est les trous ! À chaque distraction, on risque de décrocher les sacoches ou de se retrouver nez à nez avec un énorme camion qui prend toute la largeur de la « route ». Nous nous arrêtons donc souvent pour profiter du paysage.

Arrivons vers midi à Anco La Esmeralda. Stop. Douche tempérée (si on veut). Almuerzo. Promenade. Sieste à l’ombre.  Sy.

Quel contraste entre les gens sur le bord de la route qui nous encouragent, et toujours des  clébards qui nous harcèlent et des chauffards qui revendiquent leur priorité. Un coup de klaxon, et j’ t’envoie toute la poussière de la piste et en prime les gaz d’échappement en pleine tronche. Mais les paysages sont fabuleux dès que les nuages se dissipent. Clau

Sur la piste des Incas: le Rio Mantaro
Sur la piste des Incas: le Rio Mantaro
Sur la piste des Incas: le Rio Mantaro
Sur la piste des Incas: le Rio Mantaro
Sur la piste des Incas: le Rio Mantaro

Vendredi 13 juin 2025 Anco La Esmeralda - Quichua  45 km D 610 m

Nous repartons à 7h ce matin pour éviter la chaleur et les averses annoncées. Hier soir, nous avons encore fait la connaissance de Gabriel, cycliste belge qui vit en Colombie. Nos chemins ne font que se croiser et nous discutons comme de vieux amis au restaurant. Quel plaisir d’échanger nos expériences qui plus est en français.

Nous voilà donc en route toujours le long du Rio Mantaro. La route est très dégradée, plus encore qu’hier. Il nous faut être très attentifs dans les montées comme dans les descentes. La vallée se rétrécit et la route aussi. Les camions énormes qui circulent ici, nous obligent à descendre de nos montures et nous coller contre les parois. Heureusement, le paysage est fantastique. Les montagnes déploient leur palette de coloris très différents et en contrebas l’émeraude du Rio s’illumine aux rayons du soleil qui finit par atteindre le canyon. Beaucoup de cultures maraîchères et d’arbres fruitiers apparaissent dès que la vallée s’élargit.

J’attends avec une certaine appréhension l’éboulement sur la route annoncé par Gabriel hier soir. Il nous avait conseillé d’emprunter un camion pour traverser l’obstacle, lui même avait attendu une heure pour oser passer. À environ 5 km du but de l’étape du jour, des clignotants et de la poussière nous interpellent. Nous nous arrêtons. Des pierres de toutes tailles dévalent la pente en soulevant des nuages de poussière. L’éboulement est continu depuis février et la piste est recouverte de caillasses. Nous décidons, en ce vendredi 13 jour de chance, de courir en poussant nos vélos dans la caillasse. Les premiers mètres sont terrifiants surtout si on regarde la pente et les cailloux qui dévalent. Certains heurtent nos vélos. Mais nous continuons en courant en regardant droit devant nous. Nous arrivons sans blessure de l'autre côté accueillis par les observateurs de ce qui doit être l’équivalent des « ponts et chaussées ». Faut-il préciser que nous avions gardé nos casques.

Couverts de poussière, il ne reste plus qu’à trouver l’hospedaje avec une douche chaude. Enfin un shampoing ! Sy.

En France, cette route aurait été interdite à la circulation. Mais quand j’ai interrogé un jeune du village s’il y avait eu des blessés lors de l’éboulement, il m’a répondu que non. Un peu fataliste quand même. Aujourd’hui aux clébards et aux chauffards, se sont rajouter une attaque de guêpes avec des dards et chaque fois que je me faisais encenser avec la poussière, je criais «  connards » . Pas de risque, ils ne comprennent pas et moi ça me soulage. Clau

Des oratoires rappelant les victimes du séisme  de 2023
Des oratoires rappelant les victimes du séisme  de 2023
Des oratoires rappelant les victimes du séisme  de 2023

Des oratoires rappelant les victimes du séisme de 2023

Éboulements
Éboulements

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